Article réalisé par Alice Bertran
e-tribArt : Formation à l’animation 3D :
Formation initiale Cycle 3D ( Diplôme RNCP – Niveau 2 ) ou formation continue de spécialisation.
Pixar fait une nouvelle entrée au cinéma cet été avec la suite de Monsters& Cie : MonstersUniversity ! Une suite attendue qui n’en est pas vraiment une, puisqu’il s’agit d’un prequel, où l’on retrouve nos deux amis Sully et Bob à l’époque universitaire.
Une fac (et un film) pas comme les autres
Bob (le vert) rêve d’être le plus effrayant des monstres, mais c’est sans compter Sully (le bleu), une vraie terreur sans faire le moindre effort. Rivaux, chacun se bat pour être le plus terrifiant. A l’Université de la Peur, tout le monde est compétiteur ! D’abord ennemis, Bob et Sullyvont être obligés de se serrer les coudes pour pouvoir faire face à la concurrence…
La question est : pourquoi une attente de 12 ans entre le premier et le deuxième film ? Michael Eisner (ancien PDG de Disney) souhaitait que le studio Circle 7 Animation fasse le deuxième volet. Mais après le départ d’Eisner en 2005, Pixar et Disney ont recommencé les négociations pour la suite de Monsters& Cie, et finalement la version de Circle 7 a été abandonnée au profit de Pixar. D’où la suite si longtemps après le premier opus !
Le titre du film a lui aussi fait l’objet d’une polémique, car le titre français : Monstres Academy ne traduit pas vraiment le concept « d’université ». Un anglicisme titré de déplacé par certains, ce qui a conduit à une pétition sur Internet. Aux grands mots, les grands moyens…
Un bestiaire monstre
Les monstres sont donc de retour, et on peut déjà voir dans la bande-annonce pléthore de bêtes bizarres à plusieurs membres, yeux, possédants des ailes, des pattes, une crinière… Les monstres de l’université sont tous extrêmement variés, ce qui réjouit nos pupilles.Entre crocs, tentacules, fourrures et nageoires, les concepteurs ont eu beaucoup à faire ; l’équipe s’est d’ailleurs inspirée d’un mille-pattes géant afin de créer le personnage de Dean Hardscrabble(voir ci-dessous)
Le concept d’une université de monstres possède d’ailleurs une référence dans l’univers de la bande dessinée : Freaks Squeele, de Florent Maudoux,dans laquelle vampires, diables, sorcières et autres bestioles se réunissent dans un même bâtiment pour étudier.
Six types de corps de base ont été modelésde façon à rendre moins pénible l’animation de tous les personnages, car il faut savoir que plus de 300 monstres d’arrière-plan ont été créés en plus du noyau initial (c’est-à-dire les personnages principaux). Incroyable non ? Ce qui donne cette sensation que le campus est immense. Chez Pixar, on ne lésine pas sur les moyens pour juste « donner une impression » au spectateur.
La jeunesse éternelle
La plus grande difficulté pour les concepteurs de MU était de faire paraître Bob et Sully plus jeunes : comment faire paraître l’œil du petit cyclope plus jeune ? La fourrure doit-elle être plus dense et clairsemée ? Le résultat est visible lorsqu’on prend le principal protagoniste, Bob : les jambes sont plus longues et plus fines, le vert est plus lumineux, et les dents sont plus ou moins formées.
Sully possède quant à lui 5,4 millions de poils dans sa fourrure, soit 5 fois plus que dans Monsters& Cie ! Ils lui ont raccourci les cornes, fait le poil plus « soyeux » et la couleur du bleu est elle aussi plus claire. On remarquera un Sully moins courbé et plus sportif que dans le premier film. La différence est notable entre les jeunes et les vieux personnages, et les concepteurs ont avoué s’être acharné sur des détails afin de les faire rajeunir. Beau travail !
L’université : une architecture complexe
Comme pour tous les films Pixar, le décor et les lieux sont des personnages à part entière. Pour l’université, les créateurs ont poussé les choses jusqu’au bout, de là à sortir un site web pour leur académie de monstres : http://monstersuniversity.com/edu/. Où on peut même acheter des tee-shirts, se renseigner sur les formations et voir le campus. Une belle mise en abyme.
Le terme de « monsterification » est repris par Pixarpour définir l’université : l’habitat ressemble alors aux habitants.L’équipe de MU a travaillé en se demandant : « Comment créer une architecture pour les monstres ? » Si on regarde de plus près le film, on voit des petites portes dans les portes, des escaliers de tailles différentes, des perchoirs, des entrées aquatiques, tout pour que les monstres de chaque espèce puissent s’y épanouir.
Que la lumière fut
Dans MonstersUniversity,les monstres sont nombreux, notamment en arrière-plan, et même si on les remarquera jamais, c’est là la force de Pixar : le moindre détail dans l’animation est parfait. Le studio utilise également un nouvel éclairage à base physique, et des nouveaux modèles d’ombrages afin de produire des images d’une qualité exceptionnelle. Comme pour Toy Story 3 ou Ratatouille, l’équipe a utilisé RenderMan, LE moteur de rendu au cinéma, et plus précisément la technique du lancer de rayon pour ce film.
La technique de « l’illumination globale » utilisée donne aux scènes un rendu beaucoup plus naturel. Les sources de lumières et d’ombres sont simulés avec la plus grande précision, ce qui rend les scènes d’animation encore plus réalistes. DiceTsutsumi, le directeur artistique spécialisé dans l’ombre et la lumière au studio, utilise cette dernière pour renforcer les humeurs des personnages : intimidés ou exposés, fragilisés ou renforcés. Une scène typique de MonstersUniversity comporte de 300 à 500 lumières différentes, ce qui rend le prequel beaucoup plus complexe au niveau de l’animation que son prédécesseur.
Est-ce que le premier opus est meilleur que le prequel ? Les puristes seront très certainement agréablement surpris. Dans tous les cas, MonstersUniversity est encore la preuve que Pixar sait allier avec justesse une belle histoire et une grande richesse visuelle.
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