« Comment quelqu’un devient-il un grand artiste ? » c’est la question qui obsède Sage Hyden, storyteller canadien passionné et créateur de Just Write, une série de vidéos sur YouTube à propos de la narration. Qu’il s’agisse de romans, de nouvelles, de films, il recherche à raconter une histoire captivante et à décrypter pourquoi certaines histoires sont intemporelles et touchent le grand public.
Beaucoup de ses vidéos couvrent les bases de la narration, mais ils ne sont pas tous sur la technique. La vidéo qui nous intéresse parle de la 2D, de la 3D et de sa place dans l’animation.
Il était une fois, des films Disney. Colorés, chantants, ces adaptations sont de véritables contes de fée : même ceux qui sont basés sur des faits historiques ou des romans ont été tournés comme des contes. Le storytelling est simple : « les choses devraient rester comme elles sont » et ce genre de films finissent de la même façon : la restauration d’un ordre ancien. Les châteaux sont redevenus habitables, la savane se remplit de couleur, tout revenu « à la normale ».
Seulement, la 3D arrive et bouscule ce storytelling. On en a fini avec les contes de fées conservateurs pour aller vers des « allégories libérales » : la société peut changer, et qu’un unique individu peut être à l’origine de ce changement. Sage Hyden nous explique qu’il y a 2 types de héros : le maître de l’univers (Woody, Sully, Flash McQueen, Joie, Mr Incredible) et le marginal (Ralph, Ratatouille, Shrek, Judy Hopps, Tristesse). Ainsi non seulement le personnage change au fur et à mesure de l’histoire, mais la société doit changer elle-même (le système de classes, l’ordre social, les préjugés).
L’animation 3D incite à la prise de certaines décisions sur le storytelling, et celle qui est en commun est : plus de mouvement ! Bien sûr, cela s’explique par la plus grande facilité à mettre en mouvement en 3D qu’au dessin à la main. Parmi les raisons, on trouve le modelling, le fait de pouvoir copier-coller, le mouvement de la caméra.
Conformité VS. individualité : l’animation 3D a bousculé les codes du storytelling 2D. Les films 2D nous incitent souvent à se rappeler de la sagesse d’antan, tandis que les nouveaux films 3D nous conseille de faire confiance aux générations futures.