
Les fans de la première heure du Capitaine Albator seront sûrement réjouis de la sortie de ce nouveau film d’animation de près de 2h, consacré au fameux pirate de l’espace. Qu’en est-il de l’histoire et des effets spéciaux ? E-tribArt revient pour vous sur un long-métrage qui risque d’être passé au crible par les experts d’Harlock et sa bande de corsaires…
Toei Animation
Le studio qui nous a donné la série animée a également réalisée le film. Le long-métrage sur Albator a été créé en images de synthèse (CGI) et également en 3D relief : réalisé par Shinji Aramaki et sous la direction de son créateur Leiji Matsumoto, le « Space Pirate » a été le film d’animation le plus cher de Toei Animation, avec un budget de plus de 20 millions d’euros. Une adaptation de luxe pour une claque visuelle, qui reprend néanmoins les codes du dessin animé. Le véritable défi des animateurs et des réalisateurs est de dépasser la base de fans internationale du corsaire de l’espace, pour toucher un large public. Néanmoins, on soupçonne que les véritables connaisseurs d’Albator prendront plus de plaisir à voir se réaliser à l’écran un épisode grandeur nature et tout en 3D qu’un spectateur lambda n’ayant jamais regardé la série.

Fandom Harlockien
Visuellement éclatant et bourré d’action, Captain Harlock raconte l’histoire du pirate Albator en 2977, en lutte permanente contre la coalition Gaia qui défend tout accès à la Terre. L’histoire est aussi celle de Yama, un jeune garçon infiltré dans l’équipe du vaisseau Arcadia. Mais tout ne se passe pas comme prévu… Les néophytes de la série d’origine peuvent y voir de l’action CG et un esthétisme féminin tiré des jeux vidéos, notamment avec Nami ou Mimay. Des graphismes qui rappellent de façon assez frappante les cinématiques de jeux vidéo asiatiques comme Final Fantasy : la même approche visuelle, les ralentis, les gros plans et les mouvements des cheveux, les expressions corporelles… Le character design du film est très bien fait car les personnages sont immédiatement reconnaissables : Nami, Yattaran ou Mimay ont été « relookés » mais l’apparence générale reste la même. Les costumes restent dans un esprit steampunk / sci-fi, cohérents par rapport au reste de l’univers, et l’armure des pirates fait penser à l’esthétique de Bioshock, par exemple.
Aux confins du cosmos
Il s’agit d’un film assez pessimiste dans l’ensemble, d’un univers noir qui ne laisse que peu de place à l’espoir. Des questions sous-jacentes sur l’environnement et la surpopulation sont posées et on décèle une envie des réalisateurs d’approfondir l’univers du Capitaine pour soulever des questionnements humains, moraux. Ce space opera fait cependant parfois trop « calculé » au niveau du rythme de l’histoire, et on y voit des parties évidentes, comme 3 ou 4 minis-épisodes mis bout à bout pour former un scénario.

3D & Motion Capture
La 3D a bien été réfléchie et sert le film, contrairement à d’autres long-métrages où celle-ci fait office d’accessoire inutile. Des objets jaillissent à travers l’écran, des profondeurs de champs maîtrisées et des hologrammes sont les plaisirs d’Albator au cinéma et en 3D. Bien que la réalisation soit entièrement japonaise, on dénote une grande inspiration du côté des blockbusters américains au niveau des images de synthèse et du pipeline de production. En effet, Albator a bénéficié du moteur de rendu Arnold, qui permet de calculer avec une grande précision les expressions et les mouvements. Le mechanical designer Atsushi Takeuchi a notamment travaillé pour la série Clone Wars, et Yutaka Minowa (character designer) pour Ninja Scroll. Le vaisseau Arcadia est un personnage en lui-même, avec le crâne géant sur le devant. Il a été modélisé par Takehiko Hoashi qui a déjà créé de nombreux vaisseaux spatiaux. La technique de motion capture a également été utilisée pour les personnages (voir ci-dessous) avec le logiciel Faceware afin de créer un rendu réaliste. Les concepteurs CG du film ont voulu à la fois se démarquer de la « Japanimation » commune en 2D du Japon, telle qu’on la connaît, tout en se rapprochant des techniques des grands studios américains. Une âme japonaise, un corps étasunien ?

Pour un film d’animation à gros budget comme celui-ci, on fait appel à parfois énormément de personnel. Là, Toei Animation a réussi un tour de force en n’embauchant qu’une centaine de personnes. Un travail qu’on se doit de saluer ! L’industrie des effets visuels au Japon est notamment beaucoup moins importante qu’aux Etats-Unis. A part les Studios Ghibli qui sortent leur épingle du jeu, il n’y a pas beaucoup de longs-métrages d’animation au Japon à proprement parler. C’est pour cela que « Albator, corsaire de l’espace » est un OVNI cinématographique, non pas par son scénario ou ses graphismes, déjà vus au cinéma, mais par les dessous de sa production.

Mélange réussi entre manga japonais et images photo-réalistes, « Space pirate Captain Harlock » est le nouveau chouchou du cinéma d’animation international. Pas dépaysant dans sa forme et délicieusement réconfortant pour les amateurs d’animes japonais, Albator n’a pas fini de nous faire rêver, cache-œil et cape toujours bien en place…
Sources :
– Art of vfx
– Itsartmag
– Allociné
– Sci-fi Japan
2 comments
je voulais vous demander si il aller la suite de film c’est a dire albotor le corsaire de l’espace 2 reponder moi vite stp =)
bonjour bonjour est ce que vous pouvez m expliquez la fin je n’ai pas vraiment compris.