Ce studio imaginaire, « Online Production », et imaginé avec les nouveaux moyens de création online, dessine une nouvelle approche de la production d’un film, d’un jeux vidéo ou d’un simple clip.

Le pipeline idéal de production online de ce studio imaginaire passerait par la création de modèles et scènes 3D (Turbosquid, Dosch, Evermotion), à modifier (Fuse), à habiller avec des textures ( CGtextures), avec une mise en lumières (Fotor). Il faudrait ensuite mettre en place l’animation (Mixamo, Motus Digital) de ces personnages et formes, avec des effets spéciaux (FxElements, ArtBeats). Puis enfin les différents plans réalisés seront rendus (RebusFarm) et composités avec des décors d’arrière-plan (Pond5). La gestion de ce pipeline se fera bien entendu de manière dématérialisée, à distance (Ftrack).
Cette nouvelle façon de produire va progressivement entraîner une restructuration économique d’une partie de la production qui commence déjà à se voir dans certains secteurs.

Que deviendra l’artisan, infographiste 3D, en comparaison de services de production « just in time », moins coûteuses, plus flexibles, moins contraignantes.
Regardez ce clip publicitaire significatif de cette structuration de production qui vante le prêt-à-porter créatif modulable de la société GoAnimate qui propose de réaliser soit même ces animations de présentation.
Et bien entendu la question de la création se pose, ou se posera à certains pensant à tort que la création c’est de recréer ce qui existe déjà, à raison que la création ne se situe pas les moyens mais dans l’utilisation de ces moyens. La création visuelle pourrait donc se déplacer et se positionner à un niveau de combinaison de moyens techniques modulables et flexibles qui sont proposés aujourd’hui.

Un excellent Matte Painter nous disait déjà il y a quelques années que la création de son visuel se situait dans l’agencement structurel de l’image et non dans la création de certaines formes utilisées, pour autant qu’il puisse trouver ces formes déjà réalisées (banques de modèles 3D…)
Un excellent critique d’art photographique à fait hurler une salle de conférence remplie de photographes professionnels en osant dire que « tout était déjà photographié et que cela ne sert plus à rien de faire de nouvelles photos de la réalité » (banques d’images).
En fait, la création semble donc bien se situer au niveau du chemin parcouru et non au niveau de l’objectif atteint, mais ça on le savait déjà depuis Warhol au moins.
C’est pourquoi, au-delà des techniques utilisées, nous apprenons dans nos formations, la démarche de création, évolutive, modulable et flexible… Apprendre à apprendre, Apprendre à créer. Reconstruction de nos savoirs. On a tous un peu de Jean Piaget en nous.
